La neutralité carbone en 2050, objectif de la France
La neutralité carbone en 2050 : tel est l’objectif que s’est fixé la France à la COP21 (Paris, 2015).
« Face à l’urgence climatique, la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) constitue la feuille de route de la France pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) du territoire » (https://www.ecologie.gouv.fr).
La construction, une cible de la stratégie « Bas Carbone »
La mobilité (moyens de transport), l’agriculture et l’alimentation, la production et la consommation d’énergie, l’industrie, les modes de consommation, la gestion des forêts et des sols sont directement concernés. Mais la construction l’est également, de manière principale.
La sobriété constructive, un levier d’action fondamental
La sobriété constructive est un des leviers d’action fondamentaux pour atteindre la neutralité carbone. La sobriété constructive, c’est moins construire, car construire, c’est émettre du carbone de manière directe et indirecte. Pour construire, il faut du ciment, de l’acier, notamment. Les productions de ciment et d’acier sont fortement émettrices de gaz à effet de serre.
Ciment et acier, industrie fortement émissives de gaz à effet de serre
La production d’acier fait le pari de l’hydrogène « vert » pour remplacer le coke de charbon. Cependant, la production d’hydrogène vert reste une problématique, à double dimension technique et économique. A court terme, voire à moyen terme, cette production est loin d’être décarbonée !
L’industrie mondiale du ciment, à elle seule, est responsable de 6% de l’ensemble des émissions, selon Carbon Disclosure Project. Elle est également le troisième consommateur d’énergie. Cependant, la production de ciment sera difficile à décarboner. En effet, le CO2 est une production chimique de la fabrication du clinker (produit intermédiaire du ciment). La seule solution serait de capter ce CO2 et de le stocker, ce qui n’est pas du tout réglé.
La sobriété constructive, un impératif
L’espoir est dans les biomatériaux produits par l’agriculture (paille, chanvre, etc.) ou par le recyclage.
La solution du bois est limitée, en raison de la faible disponibilité de cette ressource et de la compétition qu’elle suscite. Elle est aussi fragilisée par le changement climatique, les invasions bactériennes, et la déforestation.
Pour les auteurs de « La ville stationnaire » (Sophie Jeantet et Clémence De Selva), nous n’avons pas d’autre choix que de moins construire.