Le PLUI a été partiellement annulé par jugement du Tribunal Administratif. Ce jugement confirme que nous avions et avons toujours raison de demander l’annulation des permis de construire sur le lotissement Les Garennes. Il s’agit d’urbanisation diffuse, et non pas d’urbanisation en continuité de l’agglomération.
Le jugement du Tribunal Administratif
Par un jugement (TA Lille n°1706641-1), rendu le 28 janvier 2019, suite au recours du GDEAM, le Tribunal Administratif de Lille annulle partiellement le PLUI.
Les parcelles désignées sont Les Garennes, Les Genévriers, Les Merisiers, Les Aubépines, l’Avenue Edouard VII, et autres parcelles UCbII bordant le Golf des Dunes.
Il en ressort 4 catégories de situations :
- Terrains en vente, mais sans permis de construire
- Des terrains vendus,
- mais sans permis de construire
- avec permis de construire, mais sans construction
- avec permis de construire, et avec construction
Donc, il ne fait aucun doute que les terrains en vente, ainsi que les terrains vendus dépourvus de permis de construire, sont désormais inconstructibles.
Par contre, les terrains vendus, avec permis de construire, mais sans construction, si la jurisprudence est mise en œuvre, ne sont probablement plus, non plus, constructibles.
En effet, dans un article écrit pour Le Moniteur (https://www.lemoniteur.fr/article/le-mythe-du-permis-de-construire-definitif.1993839), Paul-Guillaume BALAY, avocat spécialiste du droit de l’urbanisme, écrit :
« La Cour de cassation a en effet jugé en mars 2017 que la mise en œuvre d’une construction autorisée par un permis définitif obtenu de bonne foi constitue une infraction pénale si le bénéficiaire avait conscience, lorsqu’il a entrepris les travaux, que son projet n’était plus conforme aux règles d’urbanisme (5). Le risque est grave car l’infraction pénale de construction en violation des règles d’urbanisme, réprimée par l’article L. 610-1 du C. urb. , peut être poursuivie jusqu’à six ans après l’achèvement de la construction et peut donner lieu à une mesure de démolition.
S’abstenir de construire. Cet arrêt suscite une grave insécurité juridique pour les bénéficiaires de permis car, si l’on suit la Cour, il faudrait alors considérer qu’un promoteur qui a obtenu de bonne foi un permis définitif mais qui découvre que son projet est susceptible d’être entaché d’illégalité devrait s’abstenir de construire. Pire encore, si le permis était parfaitement légal mais que les règles d’urbanisme ont évolué défavorablement après son obtention mais avant l’achèvement des travaux (à la suite d’une modification du PLU par exemple), le promoteur devrait là encore s’interdire de construire ou suspendre son projet. »
Notre interprétation du jugement
Comment interpréter ce jugement ? Sans nul doute, ces terrains n’auraient jamais dû être livrés à la construction, comme nous le soutenons depuis le début. C’est pour cette raison que nous avons engagé des recours gracieux et contentieux contre les permis qu’il nous a été possible de contester. Le Tribunal Administratif de Lille nous donne donc raison. Lorsque nous participions aux réunions, dites de concertation, sur l’élaboration du PLUI, sous la présidence du Vice-Président à l’urbanisme de la CAB, nous avions demandé à ce que ces zones soient soustraites des zones destinées à l’urbanisation. Cela nous a été refusé. Maintenant, ce même Vice-Président, en n’ayant pas fait appel du jugement du Tribunal Administratif, reconnaît implicitement que nous avions raison.
Cependant, nous avons fait l’objet de pressions de la part de pétitionnaires de permis de construire, et d’autres personnes. Ils tentent de faire peser sur nous la responsabilité de la situation individuelle de ces pétitionnaires. Nous ne sommes pas les bons interlocuteurs. Car, ce n’est pas nous qui avons mis ces personnes dans l’illégalité. Nous n’avons fait qu’exercer le rôle de révélateur de cette illégalité.